Le foot, vecteur d’inclusion pour les handicapés mentaux

Publié le 03/05/2022

Le District du Calvados et le LC Bretteville-sur-Odon, près de Caen (Calvados), organisent un plateau de football partagé, jeudi 5 mai 2022, au stade municipal.

Le District du Calvados et le LC Bretteville-sur-Odon, près de Caen (Calvados), organisent un plateau de football partagé, jeudi 5 mai 2022, au stade municipal. L’objectif : faire connaître cette discipline, vecteur d’inclusion pour les personnes atteintes de handicap mental.

 

Il s’agit de football joué par les personnes en situation de handicap mental. Les équipes sont constituées en fonction du niveau de handicap des pratiquants, qui peuvent être très disparates.

Nous avons déterminé quatre catégories. Certains peuvent difficilement se mouvoir quand d’autres pourraient presque jouer dans une équipe traditionnelle. Si les écarts sont trop importants, les joueurs pourraient être perdus.

Sébastien Gohel et Agathe Glowacki, membres de la commission foot partagé du District de football du Calvados

Nombre de joueurs et dimensions du terrain sont également adaptés, du parcours de motricité au sept contre sept. À noter que le football partagé se dispute en mixité. Seule condition pour être licencié : être atteint d’un handicap diagnostiqué et reconnu par la Maison départementale des personnes en situation de handicap (MDPH).

Où en est le foot partagé dans le Calvados ?

Quelques clubs font figure de pionniers en bénéficiant d’une section « foot partagé » depuis plusieurs années. C’est le cas à Bayeux, Vire ou Bretteville-sur-Odon. Des associations comme Cap Sport proposent également cette activité. Depuis 2020, le District du Calvados a créé une commission dédiée, pour développer la pratique. C’est la mission d’Agathe Glowacki, étudiante en Master à l’UFRSTAPS, mention « activité physique adaptée et santé » (APAS). « Nous sommes en phase de construction, explique-t-elle. Cela demande du temps et de la volonté ». Depuis la création de la commission départementale, des sections se sont ouvertes à Falaise, Ifs, Hérouville ou aux PTT Caen. « Nous essayons de partager nos expériences. Plusieurs clubs seraient d’accord pour ouvrir des sections de foot partagé, mais ne savent pas forcément comment faire ». Sébastien Gohel, par ailleurs administrateur de l’APAEI (Association de parents d’enfants inadaptés), s’efforce aussi de faire le relais avec les IME (institut médico-éducatif) ou les ESAT (établissement et service d’aide par le travail) qui accueillent des personnes handicapées. Car tous partagent une conviction : « le football est un formidable vecteur d’inclusion ». 

Quels sont les bénéfices du foot partagé ?

L’activité physique permet aux personnes atteintes de handicap mental de progresser au niveau moteur. « Au fur et à mesure des entraînements, on apprend à se déplacer, à se faire des passes. Il y a une évolution dans le jeu », assure Sébastien Gohel. Mais ce papa d’un fils de 23 ans atteint d’une forme d’autisme sait bien que les bénéfices les plus importants concernent les interactions sociales. Il témoigne des progrès de Florent.

Il est beaucoup plus ouvert aux autres désormais, et c’est en grande partie grâce au football. Pour lui, il est hors de question de rater un entraînement !

Sébastien Gohel, père d’un enfant handicapé

Sébastien se souvient également de ce jeune homme qu’on pouvait à peine toucher à ses débuts, le regard invariablement fixé au sol. « Au bout de deux ans de football, il avait le sourire et courait partout sur le terrain. Sa joie quand il a marqué son premier but était très émouvante à voir ». Autant de moments gratifiants pour des encadrants très investis.

Pourquoi ce plateau se déroule-t-il à Bretteville ?

Le LCBO est l’un des pionniers du foot partagé dans le Calvados. Depuis une dizaine d’années, des personnes handicapées taquinent le cuir chaque jeudi soir, au stade municipal. « Cette saison, nous sommes une dizaine », note Sébastien Gohel, qui encadre l’équipe. « La section fait partie intégrante du club, insiste Cédric Garnier, le président du LCBO football. Comme toutes les autres équipes, elle dispose de son jeu de maillot. Et, depuis la crise du Covid, tous les joueurs ont leur propre gourde. Pour nous, le partage est une valeur très importante ». Sur les terrains éclairés du stade municipal, huit équipes se retrouveront jeudi, en fin de journée pour permettre à ceux qui travaillent en Esat de se déplacer, pour partager avant tout un moment de plaisir et de bonheur.

Jeudi 5 mai, 18 h 30, stade de Bretteville-sur-Odon. Renseignements. Agathe Glowacki : 06.66.64.92.25. glowacki.agathe@gmail.com.

Par Dominique Perrier

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